Quand j’étais petit, ma mère regardait « Le rebelle » pendant que moi, je m’endormais devant. Je me demande dans quelles mesures certaines séries sont programmées pour la sieste. Pour « Derrick » ou « Colombo », c’était clair. Mais « Le rebelle » qui passait sur RTL9 à l’époque, on ne savait pas trop comment le situer. Il faudrait peut-être y voir comme un message de la chaîne, le côté « plus fort que les flics qui n’ont rien vu venir », était sans doute leur marque de fabrique.
Comme tout le monde, j’ai grandi avec les séries, et l’une d’entre elles qui m’a beaucoup marqué était « Hartley, cœur à vif ». L’originalité de cette série à l’époque, était le traitement des sujets comme le sida, les drogues, l’amour mais sur un ton assez cru et réaliste. C’est ce style australien totalement différent de celui des anglo-saxons, qui me donnait une idée, un avant-goût de que pouvait être la liberté.
En fait, il y a trop de séries pour citer mes favorites, mais « Last man on earth » est une série qui me plaît et que peu de gens connaissent. L’histoire se déroule en Amérique, dans une époque post-apocalyptique. Le scénario fait expressément l’impasse sur la manière dont tout le monde a disparu, pour se concentrer davantage sur le personnage principal, le dernier homme sur terre. C’est le seul à avoir survécu à cette mystérieuse disparation. Il est en bonne santé, ne manque de rien, mais il est seul. Malgré sa situation tragique, il en devient le Jacques Tati de l’apocalypse dans sa manière de gérer son quotidien. Dans le teaser, on le voit jouer simplement au bowling sur un parking de supermarché. Comme c’est ennuyeux, il le fait avec plusieurs boules en même temps, puis sur plusieurs aquariums superposés. Et à la fin, les boules sont remplacées par des voitures qui explosent et prennent feu, tout cela en caleçon et barbe de plusieurs mois. Bientôt, Il s’aperçoit qu’il n’est finalement pas le seul sur terre. Mais son caractère le rattrape et finit par être une menace pour les autres.
J’ai l'habitude de regarder les séries dans mon lit, avec mon ordinateur. Beaucoup de pubs encombrent les sites américains qui piratent les épisodes, c’est le seul prix à payer pour ceux qui n’ont pas Netflix, Canal ou Orange.
Olivier Jonvaux
Saison Video 2017, online programme, BLUE ISLAND
24 avril – 8 mai 2017